Petits cons. [PV. Sofia]

Tu as faim, oui, tu as faim, ton ventre grogne et tu te tords. Mais hors de question de lui céder, évidemment. Tu n’as pas envie de finir comme tous ces pourceaux qui s’empiffrent, tu préfères crever de faim alors que tu as les moyens de manger, de manger gras, salé, sucré, trop et mal.

Les odeurs provenant de la cafétéria suffisaient à le rendre malade. Malade d’horreur, même une salade sans assaisonnement le dégoûtait. Pourtant, son corps entier réclamait à manger. Quelque chose n’allait pas. Pas même la force d’avaler un morceau de pain. Que se passe t-il, Morgan, qu’est-ce qui te tracasse ? Ce qui ne va pas, c’est qu’il a honte. Ce qui ne va pas, c’est qu’il a encore été rabaissé. Tu es nul en sport, Morgan, il faudra t’y faire. Tu t’y es déjà fait, c’est vrai. Mais pas les autres. Toute son équipe, alors qu’ils jouaient au volley a rejeté sur lui la cause de la défaite. Avec Morgan chez eux, comment auraient-ils pu gagner ? Il est lent, imprécis, fuit le ballon. Il ne sert à rien, il est nul ! Nul, nul, nul, ce mot qui se répète sans fin dans sa tête, qui résonne dans son corps. Nul, nul, nul ! Il finira dernier, ce trimestre. Même un obèse a plus de force que lui ! Même un obèse va plus d’endurance, de souffle que lui ! Et la fin qui le torture comme un renard qui lui bouffe les entrailles. La bave aux lèvres. L’estomac sec. L’esprit battu à mort. Pas faim. Punition. Tu es nul, tu n’as pas le droit de manger. Punition. Tu ne sers à rien, disparais. Il ne te reste plus que la peau sur les os, ce ne sera pas difficile. Encore un petit effort, et tu seras transparent.

Le damoiseau met quelques affaires dans son casier, en sort d’autre, claque la porte. Il a mal au bras. Pourquoi a-t-il tenté de se défendre ? Tous des brutes. Il lui a serré son bras, son bras pareil à une branche morte, pour lui faire mal, lui faire peur. Morgan lui a craché à la gueule. Il l’a foutu par terre, le professeur est intervenu. Collé, a-t-il crié ! N’y aurait-il pas un carré de sucre dans ses affaires ? Juste un. Un petit. De quoi tenir. Du sucre, ça passe vite. Mais non, rien. Punition. Crève de faim. Et les odeurs si proches de la cafétéria qui le prennent au nez. Ça pue le gras, ça fouette l’huile. Et ces voix qui bourdonnent, ces éclats de rire. Ah, ils s’amusent bien ! Certainement qu’en ce moment circule le fait qu’il ait été mit à terre. Et cela sera déformé. Morgan l’aurait provoqué. Morgan l’aurait frappé en premier. Petits cons. L’heure suivante, on le regardera bizarrement. C’est vrai que malgré sa maigreur, il a de la force. Qu’il sait s’y faire, pour donner des beignes et des allers-retours. Mais le plus amoché, c’est lui. Sa lèvre saigne. Son bras lui fait mal. Sa jambe est affaiblie. Son poignet a été tordu. Petits cons. Morgan a envie de vomir, il se sent mal.

Là, un coin d’ombre, un repli du mur. L’adolescent s’y place, comme un meuble en plus, coule contre la paroi et se retrouve assis par terre, ses longues jambes pliées en deux. Elles sont si longues, si fines. Il les aime bien, ses jambes. Morgan est si souple qu’il peut les placer derrière sa tête. Ça les amuse beaucoup, les autres. On peut facilement l’enfermer dans les casiers, même les petits. Par ennui, Morgan sort une feuille. Que peut-il faire ? Il n’arrive à écrire que deux mots.

Petits cons.

En grand, en petit, en majuscule, en minuscule. Ila envie de les crier, ces mots. Son poignet lui fait mal, il arrête. Il ne peut ni crier, ni écrire. Que peut-il faire, alors ? Disparaître, voyons.

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Sofia n'aimait pas la journée, le soleil nuisait à son teint.

Enfin, c'est ce qu'elle venait de dire à la directrice quand celle-ci l'avait ENCORE convoquée dans son bureau... finalement, résignée la directrice la laissa partir. En signe d'excuse, enfin, s'en était une de son point de vue du moins, Sofia proposa d'amener un mot du médecin comme quoi elle était allergique au soleil, ce qui expliquait ses nombreuses absences... en entendant sa piètre excuse, la directrice n'explosa même pas et ne fit que serrer de plus en plus fort sa boule anti-stress, ne pouvant plus supporter la présence de l'adolescente, la directrice lui fit un signe de main vers la sortie. Sofia poussa un soupire rempli de soulagement mais avant de franchir la porte, la directrice la rappela.

-Amenez-moi ce mot lundi MATIN, si vous ne voulez pas bisser votre année pour cause d'absentéisme, il vous faudra bien une excuse, autant avoir une excuse qui tient la route... oh, et Miss Black, je ne veux en aucun cas SAVOIR comment vous allez faire pour obtenir ce mot, est-ce clair?
"Oui madame" Sourit Sofia avec un grand sourire ravi sur les lèvres.

La jeune femme sortit du bureau avec un grand sourire s'étendant sur son visage, en passant dans le bureau de la secrétaire, Sofia se rapprocha de son comptoir et fit une langue à la secrétaire de la directrice en grimaçant. Cette sale femme pariait toujours sur son renvoi et Sofia finissait toujours par s'en sortir. *Bien fait pour toi sale peste, je suis toujours là!* pensa Sofia en faisant un V de la victoire avec ses doigts avant de partir avant que la secrétaire n'aille se plaindre une nouvelle fois du caractère désobligeant de la jeune Miss Black.

Enfin, grâce à sa convocation, Sofia avait pu quitter plus tôt que prévu le cours Gym, pas qu'elle faisait grand chose puisqu'elle était assise dans les gradins et qu'elle regardait mollement la partie de cross que faisait les filles, elle avait vaguement vu les garçons se diriger vers la salle de sport pour jouer à un sport de salle. Sofia c'était ennuyée tout du long de la partie, enfin, bien sûr, c'était quand même mieux que participer. En fait, Sofia avait obtenu un mot de médecin pour échapper un maximum à ce cours diabolique qui se déroulait la matinée, comme si Sofia avait la force de faire quoique se soit alors qu'elle était à peine réveillée! Enfin, l'excuse était dû à des crampes chroniques qui revenaient régulièrement et qui empêchait la jeune femme de faire du sport. Bien sûr, ses crampes disparais miraculeusement quand s'était un sport qu'elle aimait bien qui se jouait...

Les fruits du hasard...

En entendant le bruit de la cafétéria, Sofia grimaça de dégout, comme si elle avait envie de se mêler aux gens, elle avait mieux à faire, tellement mieux. La jeune Black prit alors la direction de son casier, elle vida le sac qu'elle avait au dos et déposa ses livres scolaires encore vierge dans son casier et le remplit de chose essentiel : clopes, bouffe et son I-pod. La jeune blonde mit aussi tôt ses écouteurs dans ses oreilles et se mit à marcher en rythme avec la musique qui défilait. Elle s'était mis les Beatles dans les oreilles et "Twist and shout" retentissait dans ses oreilles. De meilleure humeur et en meilleure forme, Sofia sortit dehors, préférant la compagnie de... heu... la solitude au bruit ambiant d'une sale rempli de crétin aux neurones ramollis par le sport et autres.

Une fois dehors, Sofia sortit par réflexe une cigarette et l'alluma rapidement, c'est là que surprise, elle se rendit compte que quelqu'un était déjà là. Appuyé contre un mur, cherchant à s'y fondre. La blonde fronça les sourcils, coupa sa musique et se rapprocha discrètement du jeune homme qu'elle connaissait bien. C'était Morgan, la jeune femme avait une drôle d'amitié avec ce garçon, mais il l'amusait et la distrayait réellement. En se rapprochant de lui, elle vit qu'il avait écrit sur une feuille de milliers de petits cons dans toutes sortes d'écritures différentes. Sofia eut un petit sourire.

"Si tu parles des australopithèques qui sont assis dans la cafétéria, j'approuve avec un grand A" sourit la jeune femme en s'asseyant à ses côtés. "Qu'est-ce qu'il s'est passé gringalet?" Demanda alors la blonde en comprenant que Morgan n'était pas dans son assiette.

Elle lui lança un regard condescendant tout en tirant sur sa cigarette qui était presque terminé, avec un geste indifférent, elle lança au loin sa clope et elle sortit son sandwich de son sac, il était mal emballé mais bon, la jeune femme l'avait fait à la vas-vite, elle n'allait pas se plaindre de son boulot accompli, tant que ça ne se renversait pas dans son sac, c'était bon pour elle. Elle mordit avec appétit dans son déjeuner tout en étant attentive à son ami et à ses malheurs qu'il ne tarderait pas à lui raconter.

Spoiler:

Une silhouette qu'il connaissait bien s'approcha de lui. Une silhouette avec un visage de poupée, ne crinière de sirène et le corps du Diable. Il sentit son parfum avant qu'elle ne se penche sur lui, vit son ombre se répandre sur lui avant qu'elle ne parle. Morgan leva ses yeux sur elle. Des yeux qu'elle avait l'habitude de voir. le même regard navrant qu'il avait alors qu'elle s'affalait sur la banquette arrière de sa voiture, quand elle était complètement saoul. Ses paroles le firent sourire, légèrement, sa lèvre blessée le faisait souffrir. Sa gentillesse lui parut assez étrange. Morgan avait-il l'air si dépité ? Ou peut-être n'étais-ce pas la Sofia qu'il connaissait... Qu'elle soit en cours d'ailleurs lui semblait étrange, elle toujours absente, qui écumait les soirée mais la veille des cours. Peut-être la jolie blonde avait-elle été convoquée, ou s'ennuyait trop chez elle, seule ? Son silence dut la déranger, car de nouveau Sofia l'interpella. Gringalet. justement, c'est pour ça qu'il s'était fait tapé dessus. parce que c'est un gringalet. Mais cela ne le fit pas rire. Morgan détourna de nouveau ses yeux clairs, fixant la feuille face à lui, et gribouilla les mots qu'il avait écrit. Tout à coup, ce qu'il avait fait lui paraissait très puéril.

"Rien. On m'a juste pincé."

Encore cette si étrange façon de s'exprimer. Un pincement au cœur. Qu'on l'ait si violemment traité, et de se retrouver seul. pourquoi après une bagarre, personne ne se précipitait vers lui ? Pas un ami, rien, que dalle, le néant l'avait englobé et l'étouffait. Trop d'espace, qu'il aimerait bien partager, Morgan. Heureusement que Sofia était là, pour l'aider à occuper le vide de son esprit, pour au moins une ou deux minutes. Ça le soulageait, plus qu'on ne pourrait se l'imaginer. Se forçant à sourire, le damoiseau remonta son regard vers les yeux de son amie. De beaux yeux.

"Et toi, qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu sois si sympa ?"

De sa part, il se serait plutôt attendu à être snobé, ou une phrase qui aurait trahi toute la haine qu'elle pouvait avoir pour les autres. Toujours avec ce besoin de toucher, palper, caresser, la main de Morgan remonta le long de la joue de Sofia, se mêlant à ses doux cheveux. une vraie crinière de lionne. Il sourit pour de vrai. ce geste pouvait lui amener soit une caresse en retour, soit un coup dans sa gueule pour avoir osé. Suffisait de savoir si Sofia était dans un bon jour. Il voulait aussi changer de sujet, et tentait, en parlant d'elle, l'ammener vers autre chose que ce qui lui était arrivé.

[Merci >< Un peu court mon poste, mais je dois filer et je voulais le poster xp]

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Morgan avait toujours distrait Sofia de sa monotonie, c'est pour ça qu'elle l'appréciait autant dans le fond, il était différent, pas en mal, en bien, il s'exprimait, à sa façon, mais ce qu'il disait était toujours vrai, il ne surjouait jamais ses sentiments, il était franc avec lui-même, c'était d'ailleurs la personne la plus franche et vrai que Sofia connaissait. Il avait tellement de mal à cacher ses émotions. Enfin, son corps parlait pour lui, parce que ces phrases plongeaient les gens dans la confusion. On avait tous du mal à comprendre où il voulait en venir quand il disait quelque chose. Toutefois, pour le cerner, Sofia faisait confiance à son instinct plus qu'à ce qu'il disait.

C'est pour cela que quand il lui dit d'une voix triste que quelqu'un l'avait pincé, Sofia jugea que ça devait être autre chose. Elle ne savait jamais vraiment dire quoi ou ce que pensait réellement le jeune homme, d'autant que ses explications n'en était pas. Cependant, la blonde pouvait se montrer compatissante. Aujourd'hui en tout cas. Il faisait tellement de peine, il semblait encore plus mal à l'aise dans son corps que d'habitude, ses bras tombant mollement de part en par de son corps svelte et mince.

"Qui t'as pincé?" demanda alors Sofia en le regardant de ses yeux bleus avec tendresse, voulant lui montrer par là que s'il avait envie de parler, elle était là.

Il releva ses grands yeux bleus emplis de tristesse vers elle et il se força à sourire avant de lui-même l'interroger. Sofia fut d'abord étonnée par sa question, il profita d'ailleurs de sa confusion pour toucher sa joue et caresser délicatement ses cheveux. Sofia fronça les sourcils et lui frappa sèchement la main, comme elle aurait tapé sur la main dans enfant qui voulait attraper un bonbon à une heure trop tardive. En réfléchissant à la question du jeune homme, elle se dit qu'il n'avait pas vraiment tord, d'habitude, la blonde était plus sulfureuse, plus provocante, plus taquine aussi alors que le pauvre Morgan devait surtout résister à ses provocations, lui, trop gentil pour répliquer ou pour la remettre à sa place. Puis, réfléchissant à la question avec attention, Sofia en arriva à une seule conclusion:

"Je suis allérgique au soleil, il me ramollit le cerveau!" dit avec arrogance la blonde en passant ses bras derrière sa tête sans plus porter d'attention à son compagnon.

Après tout, ce n'était peut-être pas si faux, Sofia avait tellement peu l'habitude de vivre le jour, de plus, elle se sentait plus libre de ses mouvements une fois le soleil couché. Elle avait l'impression que la ville elle même respirait quelque chose d'autre le soir. Une excitation la gagnait à chaque fois qu'elle voyait les derniers éclats du jour perdre vie, parce qu'elle savait que sa journée à elle commençait réellement. C'était durant la nuit qu'elle faisait ses rencontres, qu'elle découvrait de nouvelles choses, qu'elle goutait à de nouvelles saveurs. Durant la journée, la jeune Black se sentait comme anesthésier. Le monde avait une saveur plus fade.

Sofia ferma même les yeux, profitant du vent discret qu'emmenait la brise et qui rafraichissait l'air. La blonde entendait parfaitement les bruissements de feuilles des arbres, elle entendit même au loin les oiseaux gazouiller. Et si elle se concentrait, elle pouvait entendre les battements de son coeur et celui de Morgan. Finalement, elle réouvrit un oeil et le regarda avec un sourire éclatant.

"En fait, le soleil n'est pas la seule raison, si tu veux savoir la vérité, j'ai encore réussi à éviter un renvoi et j'ai échappé au cours de gym grâce à mes relation!"avoua fièrement la jeune fille tout en bombant le torse. "Avoue que tu es impressionné et que je suis la meilleure!" se pavana Sofia en se redressant quelque peu.

Pour dire la vérité, Sofia avait couché il y a un moment avec un type qui étudiait la médecine. C'était un gars insignifiant dont le beau-père était docteur, ce dernier faisait tout pour que tout aille bien entre lui et son fils par alliance, de ce fait, il ne refusait jamais rien au jeune homme. Et justement, le jeune en question lui devait un service pour une raison obscure, il avait donc accepté de lui donner des ordonnances déjà signé où il fallait juste ajouter le motif. Grâce à lui, Sofia pouvait encore couler des jours heureux sans venir autant que la moyenne en cours. De toute façon, ce n'était pas grâce à son intelligence que la demoiselle voulait réussir sa vie mais grâce à son physique : elle voulait devenir mannequin!

Paf ! Elle lui frappa la main. Il n’avait pas le droit. Frustré, Morgan ramena sa main vers lui, complètement dépité de s’être ainsi fait éloigner. Ce n’était pas méchant, juste une caresse. Mais il n’avait pas le droit, c’était tout. Pas le droit de frapper ni de caresser. Il ne répondit pas à sa question, mais sourit, retenant une énième idiotie qui pointait au bout de sa langue. Pour que son cerveau puisse ramollir, il faudrait déjà qu’elle en ait un. Mais ce serait vilain. Sofia semblait de si bonne humeur, n’allons pas gâcher cela. Surtout pas avec ses histoires misérables d’adolescent qui servait de tête à claques à toute sa classe. A la voir fermer doucement ses yeux de biche et à humer l’air, toute la haine de Morgan s’évanouit. Il voulait être dans ses bras, échapper au monde comme elle le faisait. Peut-être devrait-il tenir tête à ses professeurs, sécher et coucher n’importe où avec n’importe qui. Il faisait si beau. Pourquoi rester enfermé dans une salle de cours au lieu de profiter de ce beau temps ? Si Sofia était là, c’est que c’était vraiment une belle journée. Il n’y avait pas plus beau soleil que cette adolescente aux yeux du brun. De nouveau elle fit taire le silence pour emplir l’air de sa propre voix, se vantant de ses relations et du fait d’être dispensée de cours de sport. Non, elle n’était pas la meilleure. Cela voulait dire qu’elle s’était encore une fois servie de son corps pour avoir le droit à des avantages. Morgan prit le temps de sortir un paquet de gitanes sans filtre de son sac et de s’en allumer une avant de répondre, n’osant la regarder.

« T’as couché avec qui, encore ? »

Ce n’était pas des mots tendres et cette fois, il n’y était pas allé par quatre chemins. C’était clair, net, précis. Sofia faisait tout avec son corps. S’en servait comme d’un vulgaire objet, et c’était ce qui déplaisait fortement à Morgan. Une marie couche-toi là… Si elle n’avait pas son sale caractère, personne ne la respecterait. Et pouvait-on parler de respect ? Dans son dos, les insultes fusaient, on parlait mal d’elle, les hommes ne pensaient qu’à son corps et les femmes la traitaient de garce. Et lui dans tout cela ? il la traitait aussi de garce, avait peur de ses sautes d’humeur. Mais ne s’en cachait pas, alors qu’à chaque fois que la blonde se retournait vers les autres, ils lui souriaient, dans l’espoir de devenir son amie ou de la mettre dans leur lit. Parce que Sofia réussissait, elle.

« J’aimerais être assis à ta place. »

Morgan était jaloux. A lui, rien ne réussissait. Tout ce qu’il faisait échouait, s’écrasait, disparaissais. Il souffla par le nez l’épaisse fumée de sa cigarette. Une sans filtre. Tous trouvaient cela dégoûtant, âcre, affreux. Un goût fort. Comme l’amertume de Morgan qui s’échinait à les fumer, jaunissant ses dents. Il fumait peu, occasionnellement, juste quand il s’ennuyait. Cela occupait ses mains, l’empêchait de tripatouiller ses voisins. Et là, il avait sacrément envie de passer ses doigts dans la crinière de blé de Sofia, de caresser ses joues, de lisser le tissu de son haut. Mais pas le droit, non. Il devait bien être le seul homme à ne pas avoir le droit de la toucher. Peut-être parce qu’il était son ami. Un tas de pensées noires assombrirent sa cervelle, alors qu’il mettait sur le dos de Sofia tous les maux qui l’accablaient. Peut-être attirait-il la jalousie des autres. Peut-être qu’il n’y avait pas que sa nullité en cause. Peut-être. C’était n’importe quoi, il divaguait complètement, et en plus, cela se voyait. Ses sourcils froncés, ses yeux perdus dans le vague, ses lèvres boudeuses. Ah non, il n’était vraiment pas content. Pour une fois que ce n’est pas Sofia qui est d’humeur massacrante. Cela ne lui ressemblait pas, d’être aussi désagréable. Son poignet le faisait toujours souffrir. Il changea sa cigarette de main.

[Pardon du retard ^^'

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Quand elle donna sa réponse au jeune homme, elle vit directement sa frustration, elle eut un petit sourire en coin en le remarquant. Il essaya de cacher son trouble. Elle savait qu'elle plaisait à Morgan, comme elle plaisait à beaucoup en fait. Mais avec le jeune homme, elle était plus dur, ne lui laissant même pas la lueur d'un espoir. Elle était vilaine avec lui et y prenait plaisir. Sans doute parce qu'elle savait que malgré sa méchanceté, il serait toujours là. Morgan était pour elle la petite chose qu'elle pouvait malmené sans éprouver le moindre remord... Sofia eu une moue à cette pensée. En fait, elle n'avait en général jamais de remord avec qui que se soit. Toutefois, elle vit que Morgan essayait de cacher son trouble en sortant une cigarette bien à lui. Sofia plissa désagréablement le nez et détourna le regard, elle n'aimait pas l'odeur de ses cigarettes. Le garçon avait de trop drôle de goût. Elle allait lui faire la remarque mais la voix de Morgan la cloua sur place avant. Elle cligna des yeux devant son ton dur, si... inhabituel. Avec qui elle avait couché? Des gens, trop de gens sans doute. Tout le monde le savait de toute façon, Sofia couchait énormément... mais jamais elle ne couchait avec ceux de l'école, trop immature, trop idiot, ils ne l'attiraient même pas.

"J'ai couché avec tout le monde et avec personne!" grogna méchamment la blonde en croissant les bras sous sa poitrine.

Elle émit un petit grognement frustré et lança un regard noir à son ami. C'était vraiment un idiot, ce n'était pas une question à poser, ce n'était pas une question à lui poser en tout cas!

"En quoi ça te regarde de toute façon?! Ce n'est pas parce que ta vie sexuelle est inexistante que tu dois espérer compenser avec la mienne!" cracha amèrement Sofia en se redressant quelque peu de sa place.

Elle regardait le corps de Morgan, voulant voir sa réaction, voulant voir à quel point ses paroles pouvaient le blesser. Et déjà, elle s'en délectait et se sentait mieux. D'ailleurs, elle se remit confortablement contre le mur. Elle s'était sentie attaquer par sa question et elle avait chercher à se venger de la manière la plus cruelle possible.

Enfin, elle savait qu'il n'avait pas tord, elle savait ce que les gens pensaient ou croyaient savoir sur elle. Elle grimaça, la pensé de son frère se faisant fugacement dans son esprit. Drake n'arrêtait pas de la sermonner, de lui répéter ce qu'il se disait sur son dos à l'école. Comme si elle en avait quelque chose à faire! Elle détestait cet endroit et les gens qui s'y trouvaient aussi. Elle les méprisait et se réjouissait de pouvoir être enfin loin d'eux. Parce que le désavantage d'habiter dans une ville, c'est que tout le monde se connaissait et Sofia en avait marre des regards appituyés que les gens posaient sur elle. Comme si elle était un animal blessé. Tout ça parce que dans sa jeunesse, elle était la petite fille modèle, exemplaire, discrète et gentille. Mais il n'en était rien. Elle était heureuse, vraiment, et elle voulait que les gens arrêtent de la comparer avec son "ancienne" elle. C'est pour ça qu'elle voulait un nouveau départ, ailleurs, avec quelqu'un qui ne la connaissait pas. C'était pour cela qu'elle nouait si facilement des amitiés avec des jeunes des autres villes alentours. C'était pour ça qu'elle sortait uniquement avec ceux des villes voisines.

La voix de Morgan la sortit de ses pensées et elle releva son regard bleu sur lui avec indifférence quand elle comprit la signification de ses paroles.

"Ce n'est pas difficile d'être à ma place, tu dois juste agir" souffla froidement Sofia.

C'était ce qu'elle reprochait le plus à Morgan, sa passivité, il restait là, à se torturer pour tel ou telle chose, il passait son temps à ressaser ses pensées les plus sombre mais ne changeait pas. Par dépit et vengeance, Sofia était méchante et sadique avec lui, juste pour le faire réagir! Elle lui lança un regard en coin et eut un petit sourire en voyant sa moue boudeuse. Elle rigola quelque peu et elle lui pinça le nez.

"Fais pas cette tête!" Se moqua alors Sofia en lui tapotant alors amicalement la joue.

Puis, elle le vit changer de poignet pour fumer, la jolie blonde fronça les sourcils et lui prit brusquement le poignet en voyant une légre trace, signe qu'il avait dû pas mal forcer sur son poignet, Sofia lui lança alors un regard interrogateur sans pour autant formuler la moindre question. Elle se demandait seulement si quelqu'un s'en était pris à lui ou s'il s'était blessé. Morgan pouvait être tellement peu habille certaine fois. Mais tout de même, le coup semblait fort prononcé.

Elle le prit mal, évidemment. A quoi s’attendait-il ? A une réponse claire, sans méchanceté de sa part ? La voilà qui revenait, la Sofia horripilante qu’il connaissait bien et ne pouvait s’empêcher d’aimer. Parce qu’elle était tout ce qu’il désirait être. Mais quand même, elle toucha à ce qu’elle n’aurait pas dû toucher. Sa vie sexuelle. De plus, la demoiselle avait raison sur toute la ligne. Elle était totalement inexistante. Mais étais-ce une raison pour le lui faire remarquer ? Et comment montrer un corps qu’on aime pas, qui vous semble parfois trop maigre, parfois trop gros, mais jamais satisfaisant ? Sofia avait ce qu’il fallait là ou il fallait. Et qu’elle le traite ainsi l’horripilait. Il y avait des tabous, avec Morgan. Lui, sa vie, son corps. Tout ce qui se rapportait à son être, en gros. Et lui dire si froidement ce qu’il devait faire, agir. Agir avec quoi ? Ses ridicules petits poings ? Ses notes moyennes ? Morgan n’avait pas conscience qu’elle cherchait à le faire bouger, et prit cela pour de la méchanceté pur et simple. Il baissa les yeux, étendit ses jambes. La blonde avait raison. Mais il ne pouvait réagir comme elle le faisait. Tout d’abord, parce qu’il n’avait pas ses atouts. Et qu’ensuite, il n’en avait pas la force.

Elle tapota sa joue, tout sourire. Elle oscillait entre horreur et bonheur. Avait le droit de le toucher alors que lui ne pouvait pas. C’était si injuste ! Comme tout sur quoi reposait leur relation. Il la ramenait, elle ne lui ramenait jamais rien. Elle le touchait il ne pouvait pas. Profitant de se court et brusque contact, le jeune homme ne moufta pas, continuant pensivement de tirer sur sa cigarette jusqu’à ce qu’elle lui saisisse le poigner d’un geste violent. Il se crispa, retenant un cri de douleur qui l’aurait fait passer pour une chochotte. Parce que la dernière chose qu’il voulait qu’elle rajoute, en plus qu’il soit frustré et mou comme un bulot à marée basse, c’était qu’elle le trouve chochotte. Le regard interrogateur de Sofia ne l’adoucit pourtant pas. Elle l’avait blessé, profondément même.

« C’est à force d’me branler, laisse ! »

C’était un mensonge gros comme un obèse. Puis il retira son poignet. Peut être un peu trop brusquement, en heurtant les fins doigts de Sofia, la douleur s’accentua, une minime grimace déforma son visage. Il était rouge, et demain serait bleu. Il ne se l’était pas cassé tout de même ? Bien sûr que non, il pouvait encore le bouger… En théorie.

« Si c’est pour m’embêter, va t-en. »

Pas merci, pas s’il te plaît, rien à foutre. C’est l’impression qu’il voulait donner. Alors que c’était tout le connaître. Elle vivait pour embêter son monde, non ? Alors peut être qu’en la repoussant, elle s’occuperait un peu plus de lui. Ou alors elle verrait ce qu’il cherche et partirait, le laissant, lui, son poignet et ses mots mauvais. Pas si mauvais que ça. Morgan a juste été un petit peu froissé. Encore un peu plus. Il aurait rit, un autre jour. Mais là, non, il n’en avait pas le cœur. N’avait pas envie de jouer l’idiot pour divertir Sofia. Si c’était à son tour de le divertir ? La sulfureuse beauté en distrayait bien d’autre, pourquoi pas lui ? Elle n’aurait pas besoin d’enlever son haut. Morgan se savait incapable de faire quoi que ce soit, le moindre geste inconvenant envers Sofia. Elle resterait un fantasme, et une amie. Juste un peu plus de gentillesse, et le droit d’embrasser sa joue. Il en faut peu pour être heureux. Doucement et hésitant, Morgan releva la tête, fixant, l’air incrédule et de ses grands yeux rêveurs Sofia. Entre ce qu’affichait son visage, et ce qu’était sa voix, il y avait une sacré différence. Ses mots avaient étés dur, porteurs de colère, et là il faisait sa petite moue de chien battu. Sofia pourrait lui claquer le crâne contre le mur et l’étriper que le jury la comprendrait. Morgan n’est vraiment pas quelqu’un de clair dans son comportement.

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Sofia était tordue.

Et le pire... c'était qu'elle adorait ça. Alors qu'elle aurait dû s'offusquer, ou au moins paraître gêner des propos de son ami, elle éprouvait une satisfaction réel à leurs évocations. Les mots de Morgan étaient crus, immondes même pour des oreilles innocentes et chastes... mais tellement habituel pour Sofia qu'elle trouva tordant que ce soit Morgan O'Dea qui les sortent de sa bouche aux paroles si douces et profondes d'ordinaire. Le jeune homme n'avait jamais montrer à Sofia qu'il savait aussi parler comme les idiots appelés "hommes" qui pensaient plus avec leur cerveau... celui de l'entre-jambe évidemment. Elle s'étonna même intérieurement qu'il connaisse ce genre de langage primitif.

"Ne me dis pas que parce que tu as fait une heure de sport, tu te mets à parler comme les amoureux du sport, de la bière et des filles aux gros seins?! Ne parle pas avec ton entre-jambe O'Dea, tu m'as habitué à mieux!" Elle éclata de rire et se sentit ravie de ses propos.

Son ami pouvait être tellement immature quand il le voulait. Et étrangement, c'est dans ces moments-là qu'elle l'aimait le plus. Parce que soudain, elle se retrouvait en lui, avec cette soudaine envie de blesser et d'être immonde, Morgan lui faisait l'effet d'être un homme et plus une chochotte. Elle les sentait sur la même longueur d'onde.

Elle préférait le Morgan boudeur et fâché que le Morgan qui se plaignait et gémissait de ses malheurs, ô combien horrible . Il se sentait seul dans la masse, mais il n'avait pas encore compris que c'était ça qui faisait sa force justement. Etre comme les autres... beurk, on ne pouvait en tirer aucun plaisir. Bien sûr, seul contre tous, c'était pas toujours plaisant, mais on avait la satisfaction d'être libre d'agir. C'est dans ces instants-là qu'on pouvait repérer ceux avec qui on pourrait réellement se lier d'amitié plutôt que de vivre des relations superficielles et sans aucun avenir. Parce que quand on était pas comme tout le monde, on voyait ceux qui nous acceptait pour ce que nous étions réellement et ceux pour qui le regard des autres étaient primordial et qui ne pouvait de ce fait accepter une amitié avec quelqu'un de différent.

Mais avant qu'elle ait pu récupérer de son fou rire, il lui ordonna brusquement de partir. Sofia se leva alors et se posta en face de lui avec amusement tout en tournoyant sur ses pieds, les bras grands ouvert.

"Je m'en vais... si je veux d'abord!" Rigola Sofia en éclatant de rire.

La jeune blonde se mit alors à chantonner, elle se sentait de bonne humeur et voulait rendre ça commucatif avec le terne Morgan du jour. Elle le préférait quand elle était saoul, elle avait la sensation qu'il était plus drôle dans ces moments-là, à moins qu'il soit toujours ainsi mais que le côté euphorique de Sofia dans ses moments de saouleries amoindrissaient cela. Elle reposa ses yeux rieurs sur lui et elle vit sa petite tête de chien battu. Son corps montraient à quel point il n'avait pas envie d'être seul. Sofia eut un sourire attendrie et se mit à danser sur une musique dans sa tête.

"Danse avec moi, crétin!" finit-elle par dire en tirant son grand corps pour le mettre dans une position debout.

La blonde le regarda, Morgan était si grand, si maigre... il semblait être perdu dans son grand corps, et pourtant, malgré cela, il n'arrivait pas à s'imposer, à dominer les situations alors qu'il devait être dans les plus grand du bahut. Sofia se mit alors à chanter une chanson qu'elle avait entendu deux trois fois, c'était de l'espagnol, elle adorait l'espagnol parce que c'était une langue tellement chantante et belle à écouter. Et puis, elle était sortie une fois en espagnol, c'était vachement plus érotique de se faire draguer dans cette langue. C'était trop la classe. Mais bon, ce n'était que son point de vue.

"Dice que la vida se hace con la suerte
Yo tengo la suerte de vivir en paz
Fui un poco de todo, un poco diferente
Sin politizar y sin poetizar
C´est comme ça, c´est comme ça… corazon"

Cette chanson avait un rythme lent, mais Sofia s'en fichait, elle s'amusait comme une petite folle, elle faisait plus gesticuler que réellement danser. Et Morgan était drôle, il la regardait tellement étrangement, comme si elle venait de Mars! Ce qui n'était pas possible puisque tout le monde savait bien que c'est les hommes qui viennent de Mars et les femmes de Venus!

Spoiler:

Elle le charriait, le narguait. Lui qui avait pensé se prendre une claque et la voir tourner ensuite les talons s’était trompé sur toute la ligne, elle rit et le réprimanda. Mais ces hommes sous la tutelle du dieu testostérone, n’étais-ce pas eux qui remportaient les faveurs de la belle comme ils enchaînaient les coupes sportives ? Mais quand lui agissait ainsi, ce n’était pas beau, pas attirant. C’est sûr, ces mots dans sa bouche choquaient, s’entrechoquaient et offusquaient, lui toujours pareil aux pétales de fleurs qui doucement dans l’air s’élève. N’avait-il pas le droit d’aimer le sport, la bière et les gros seins ? Non, Morgan devait rester cet être fluide et insaisissable, gracieux et léger. Elle ne partirai pas, resterait campée ici, telle une guerrière victorieuse. Ah, que Morgan aimerait en faire autant. Peut-être aurait-il du être une fille, lui aussi. Sa poésie et maigreur seraient alors peut-être mieux vues. Ou peut-être serait-il encore plus maltraité, les filles sont souvent bien moins traitées que les hommes, et cela dans bien des domaines. Sofia se mit à pirouetter à ses côtés, ses cheveux de blés réfléchissant les rayons du soleil. C’était rare qu’elle soit de si bonne humeur, mais Morgan n’avait pas envie d’en profiter, de se détendre à ses côtés. Mais cela ne semblait pas au goût de Sofia, qui tout à coup se retourna vers le jeune homme. Ces mots, jamais il n’aurait pensé les entendre. Danse avec moi, crétin ! Morgan écarquilla les yeux alors que d’un geste elle le souleva, comme s’il avait été une allumette ou un cure-dent. Elle était si petite, lui trop grand. Morgan la regarda danser, bafouillant et rougissant. Autour d’eux des visages se levaient, renforçant le mal-être de Morgan.

« Je sais pas danser moi… »

Ce qui était totalement vrai. Toujours trop coincé et refusant les propositions des filles. Parce que oui, il avait beau être plat comme une limande, il en restait pour le moins assez attirant aux yeux d’adolescent. Un visage doux, toujours un mot pour réconforter. Mais Morgan était trop bête pour saisir les perches qu’on lui tendait, et lors des rares fêtes où il était, le damoiseau déclinait les invitations, gardant un œil sur Sofia se trémoussant, prêt à la saisir et la ramener chez elle au moindre débordement. Fidèle chevalier servant. Morgan regarda autour de lui alors qu’elle chantait, et croisa le regard de cet adolescente, un peu trop enrobée à son goût. Toute son horreur, son dégoût ressurgit. Ce regard sur eux, c’était pire que tout.

« Sofia… Arrête, c’est embarrassant ! »

Il riait, tentait de faire abstraction des yeux qui l’entouraient, et surtout de ceux-ci. Morgan tenta de saisir les bras agiles de la blonde, avec douceur, pour tenter de la stopper, mais c’était peine perdue. Elle gesticulait, et semblait si heureuse, pourquoi donc troubler ce bonheur ? On nous regarde, cela me fait peur, je n’aime pas ça. Pudeur poussée à l’extrême. Morgan, comme si il abandonnait, mit son visage dans ses mains. Mais il souriait, bien qu’il soit rouge jusqu’aux oreilles. Sofia était si enfantine, si libre, bouffée d’air frais. Dieu merci, elle existe, ça fait du bien. Qu’elle continue de danser, qu’elle ne fasse pas attention à lui. Le centre de tous les intérêts, c’est elle, c’est la star de cette cour, et si il veut l’empêcher de se montrer, c’est juste pour la garder pour lui. Et que cette fille là-bas, jamais sur elle ne pose son regard. Parce que Morgan a peur que tous ces yeux la souillent, Sofia. Jaloux et possessif.

[J'avais reconnu, j'ai même sa voix rauque dans la tête à présent x3]

» Sofia Black {FINISH}